Le syndrome d’apnées du sommeil concerne 10 % des 60-65 ans. Il est 2 fois plus fréquent chez les hommes. Cette maladie chronique non traitée, peut être responsable de nombreuses maladies, d’accidents et de décès prématurés.
qU'EST-CE QUE L'aPNéE DU SOMMEIL ?
Imaginez que vous arrêtez de respirer pendant plusieurs secondes plusieurs fois par heure, toutes les nuit parfois même sans le savoir : arrêt respiratoire, réveil, arrêt respiratoire, réveil, etc. A ce rythme, on dort peu et mal et on ne connaît plus le sommeil profond, le plus réparateur dont nous avons besoin. On se réveille épuisé et l'on somnole une partie de la journée. |
Ce sont les parois du pharynx qui empêchent l’air de passer. Ces arrêts peuvent durée de dix secondes et jusqu’à 45 secondes, voire une minute. Ils sont pathologiques lorsqu’ils durent plus de 10 secondes. Accompagnés de micro éveils (entre 3 et 15 secondes) qui perturbent notre sommeil le syndrome d’apnées du sommeil est à l’origine d’un sommeil non récupérateur.
La sévérité du syndrome d’apnée du sommeil se définit par le nombre d’apnées par heure de sommeil
- sévère : plus de 30 apnées par heure
- modéré : entre 15 et 30 apnées par heure
- léger : entre 5 et 15 apnées par heure.
Les causes du syndrome d’apnées du sommeil
- causes anatomiques à caractère éventuellement héréditaire : morphologie de la langue, recul de la mâchoire, amygdales volumineuses… etc
- obésité (facteur très important),
- consommation d’alcool de tabac,
- prise de certains médicaments,
- fatigue (qui peut majorer l’intensité du ronflement et le nombre d’apnées).
Les conséquences du syndrome d’apnées du sommeil
- Hypertension artérielle : Le syndrome d’apnées du sommeil est une des causes reconnues d’hypertension artérielle.
- Risques cardiovasculaires : Le syndrome d’apnées du sommeil non-traité fatigue le cœur et peut entraîner un mauvais fonctionnement de celui-ci car les apnées et micro éveils provoquent une variation de la fréquence cardiaque à l’origine de troubles du rythme Elle vient donc accroître significativement les risques d’infarctus et d’accidents cardio-vasculaires.
- Diabète : Les personnes souffrant du syndrome d’apnées du sommeil ont un plus grand risque de développer un diabète de type 2. De plus, le syndrome d’apnées du sommeil est fréquemment retrouvé chez les personnes ayant un diabète et pourrait aggraver leur condition.
- Obésité : Il a été montré que le manque de sommeil et le syndrome d’apnées du sommeil favorisaient la prise de poids dans le temps. Quand vous manquez de sommeil, vous êtes fatigués et pour vous donner de l’énergie, vous êtes inconsciemment attirés par le sucré, car votre organisme est fatigue. C’est un cercle vicieux.
- Somnolence diurne : Les baisses d’oxygène répétitives lors des apnées accompagnés de micro éveils favorisent la somnolence diurne. L’apnée du sommeil est aussi grave en matière de sécurité. Elle se manifeste par des troubles majeurs de l’attention et de la concentration. Elle est bien souvent à l’origine d’accidents de la circulation. La somnolence au volant est la deuxième cause d’accidents de la route, derrière la vitesse, à égalité avec l’alcool au volant.
- D’autres conséquences peuvent survenir comme les troubles de la sexualité, la et les troubles de l’humeur.
Les traitements du syndrome d’apnées du sommeil
Cette partie comportementale permet d'améliorer par ailleurs la réponse à la thérapie positionnelle décrite plus loin.
Il est tout d'abord déconseillé de boire, de fumer et de prendre des somnifères (parlez en à votre médecin), car la voie aérienne sera alors plus susceptible de s’affaisser pendant le sommeil, plongeant ou intensifiant ainsi les périodes pendant lesquelles le dormeur s’arrête de respirer.
De fait les premiers efforts à réaliser pour éviter ce trouble qui peut se révéler réellement invalidant consistent à retrouver une hygiène de vie et de sommeil normale :
- avoir des horaires d'endormissement réguliers,
- ne prendre ni somnifère ni alcool avant de s'endormir
- revenir à un poids idéal et
- arrêter le tabac.
- manger équilibré,
- faire de l’exercice…
Si le ronflement et les apnées sont prédominants sur le dos, Il peut s'agir d'une cause positionnelle liée à la bascule de la langue en arrière et il faut alors prendre des mesures permettant d'éviter la position dorsale.
La plupart des partenaires de lit des personnes le savaient déjà. Souvent ils essayent d’amener leur partenaire à dormir sur le côté pour éviter le ronflement. Un coup de coude assez vigoureux est la plus ancienne des thérapies contre le ronflement !
La thérapie positionnelle consiste à apprendre à dormir sans être allongé sur le dos, mais avoir la volonté de le faire ne suffira certainement pas. Toutes les options visent à entraîner la personne à dormir sur le côté durant la nuit. Après une période d’entrainement, les dispositifs décrits ne seront peut-être plus nécessaires.
La thérapie positionnelle a ses limites, mais elle se montre efficace avec certaines personnes.
La stratégie utilisée avec les dispositifs ci-dessous visent à rendre inconfortable le fait de dormir sur le dos, afin de garder la position de côté durant toute la nuit.
- Balle de tennis : Cette méthode traditionnelle consiste à coudre une poche dans le dos d’un T-shirt serré, juste au milieu des os des épaules et d'y placer une balle de tennis. Cela rend la position allongée sur le dos inconfortable, et force à s’allonger sur le côté.
- Sac à dos : Le principe est le même avec un petit sac à dos dans lequel on place un ballon et que le dormeur "porte" la nuit ce qui l'empêche de se mettre sur le dos.
- T-shirt anti-ronflement : C’est un vêtement inspiré du système "artisanal" précédent comportant par exemple des cylindres de mousse de polystyrène dans le dos.
- Oreiller de corps : Originalement conçus pour les gens souffrant de douleurs causées par la fibromyalgie, pour les femmes enceintes ou allaitant ce type d'oreiller en forme de U qui supporte le corps en entier peut également s'avérer bénéfique pour tous ceux qui ont des problèmes de sommeil en les empêchant notamment de s’allonger sur le dos.
- Alarme de position : elle s’active lorsque le dormeur s’allonge sur le dos. Au début celui-ci se réveillera, mais après quelques temps d’entrainement, il s'habituera à ne pas la déclencher.
Le traitement le plus populaire pour l’apnée du sommeil est l'appareil à pression positive continue, (APPC ou CPAP en anglais). Cet appareil, constitué d’un moteur de ventilation et d’un masque facial, fonctionne en soufflant de l’air sous pression dans les voies respiratoires, les dégageant et permettant à la personne de respirer. |
Ce traitement efficace n'est parfois pas bien vécu compte tenu de son caractère contraignant.
Les orthèses d'avancée mandibulaire sont des appareils dentaires qui utilisent le principe de l’avancement mandibulaire. D’autres appareils retenant la langue en position antérieure sont aussi disponibles. Les appareils dentaires sont particulièrement indiqués dans les cas de ronflement avec des apnées légères ou modérées, sans trop de symptômes. |
QUEL ROLE PEUT JOUER LA SOPHROLOGIE ?
- d'une part contribuer efficacement à prévenir des apnées du sommeil légères ou modérées en travaillant sur sa respiration
- d'autre part aider à mieux les accepter lorsque ceux-ci sont devenus nécessaires.
La sophrologie permet de travailler sa respiration au quotidien en effectuant des exercices d’entraînement du souffle. Quand ceux-ci sont suffisants et bien contrôlés, ils permettent d’améliorer les problèmes respiratoires du sommeil.
L’accompagnement par la sophrologie permet aussi de :
- Prendre conscience des mécanismes en jeu ;
- Réduire le poids de l’insomnie par les capacités de récupération ;
- Prendre du recul ;
- Agir sur les sources de maintien de l’insomnie : le niveau de stress, l'anxiété, les tensions corporelles, l'agitation mentale ;
- Préparer la nuit avec la relaxation physique et mentale, intégrée comme une véritable hygiène du sommeil.
ACCOMPAGNER LES TRAITEMENTS MEDICAUX DE L'APNEE
L’accompagnement sophrologique des traitements médicaux de l'apnée a pour objectif principal d'aider à porter un regard positif sur son traitement (appareil à pression positive continue, orthèses d'avancée mandibulaire ou autre) afin de permettre de le suivre sereinement.
Il permet par exemple de mettre en place un processus efficace d'acceptation et d’habituation au masque (appareil à pression positive continue) dans le cadre d’apnée du sommeil importantes. Pour cela votre sophrologue peut vous demander de venir aux séances avec votre appareillage.
La sophrologie est une médecine douce : Les techniques proposées sont simples (respiration, exercices corporels, visualisations) et peuvent être réalisées de manière autonome rapidement.
L’action de la sophrologie se révèle aussi efficace pour d’autres troubles du sommeil tels que l’hypersomnie, le bruxisme, le syndrome des jambes sans repos, etc.
De manière générale, un accompagnement de 5 et 10 séances, s’avère efficace pour des améliorations significatives des troubles et de la qualité de vie dans sa globalité. Il est toutefois important de maintenir une pratique régulière pour en conserver les bénéfices, et les installer dans la durée.
Comme pour l’action sur d’autres troubles, l’enjeu est de permettre à chacun de devenir pleinement acteur de son sommeil et de sa santé.
- de consulter le site de l'apnée du sommeil
- d'écouter l'enregistrement audio de RFI
- de parcourir le dossier d'Allodocteurs